Dernières minutes... exposition "Fantastique !" au Petit-Palais (Paris) : Kuniyoshi versus l'estampe visionnaire de Goya à Redon
La "fantastisque ! " !!! double expo au Petit-Palais s'achève le 17.
Comment ne pas tarir d'éloges sur la fantasmagorique foison des oeuvres de Kuniyoshi présentées ici. Et sur leur admirable état de conservation qui fait vraiment réaliser l'explosion de couleurs qu'il a su produire, et nous permet surtout de comprendre le choc reçu en France par la diffusion de ces estampes vers les années 1880 grâce, notamment, à Siegfried Bing.
La couleur est bien là le sujet. Car en deuxième partie de l'exposition, ou en "contre-exposition", la mise en abîme de la noirceur de l'estampe française à cette époque (noirceur qui n'enlève rien à sa qualité) fait un peu f'effet d'une douche froide. Il faut du temps entres les deux : la richesse de tonalités et d'intensité des couleurs de Kuniyoshi et la monochromie du courant français, pour mesurer l'équivalente valeur de chacune. C'est ce qui manque peut-être au visiteur car, ce serait ma critique, la part du japonais est si riche que l'on en sort abasourdi et comme enflammé. Alors si le noir qui s'ensuit apaise certes l'exhaltation, n'en pâtit-il pas quelque peu ? Et n'en est-il pas dévalorisé alors que la sublime interprétation de Victor Hugo, le Burg à la croix, par Fortuné Louis laisserait seule à méditer... ? Et que dire de la ronde du Sabbat de L. Boulanger, des délires de Granville, de Félix Buhot et de tous ceux que l'on croyait connaître...